Desdemona

Cela dit, pas mal de coups de bol se nichent dans cette historiette impromptue d’un soir de décembre… 

 

Tout d’abord, mes jambes. A ce jour, je n’ai toujours pas compris comment il a pu se faire qu’elles n’aient pas été fracturées, réduites en bouillie, étant donné que le choc s’est porté avant tout sur elles, prises en tenaille entre les deux véhicules. D’ailleurs, ma pauvre 104 n’y a pas survécu : réduite à un tas de ferraille. La projection de la tête à travers la vitre n’a été que la conséquence de ce premier choc. Mais en fait, l’impact a été très violent sur les jambes, je les ai retrouvées plus tard couvertes d’hématomes, littéralement tétanisées, statufiées, impossible de marcher pendant une dizaine de jours… mais aucune fracture. Comment ? Pourquoi ? Miracle

Ensuite, l’opération aux urgences. Une chirurgienne remarquable. Elle a recousu tout ce qu’elle a pu, tout en finesse, y compris le bout de la langue qui pendouillait. Le menton, reprisé lui aussi. Vingt-trois points de suture tout au long de la crête philtrale. La cicatrisation fut douloureuse, très longue, mais le résultat impeccable (du moins autant que je puisse en juger…).

 

Enfin, les suites… Quelque temps plus tard, les torts du parfait conducteur ayant été établis et reconnus, son assurance m’a versé un gros paquet de fric. Je démarrais dans la vie, je n’avais pas un rond avant cette histoire, j’avais déjà travaillé sur quelques petits tournages comme assistant à tout faire, je ne connaissais pas grand-monde, je ne savais pas du tout comment j’allais me lancer dans le « destin de réalisateur » auquel je rêvais, mais par-dessus tout, je voulais faire mon premier film.

(suite et fin page 3)