Antonio Porchia
Photo © Editions Unes
« Avant de parcourir mon chemin j’étais mon chemin. »
Antonio Porchia, Voix
« La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. »
Stéphane Mallarmé, Brise marine (incipit)
La chair n’est pas triste mon Stéphane, mais alors pas du tout, et je n’ai lu que quelques livres…
Quelques-uns suffisent – la lecture est affaire d’approfondissement, d’intérior...
Continue Reading
Petits riens
Photo © Thierry Bellaiche
« Le sentiment d’avoir dix mille ans de retard, ou d’avance, sur les autres, d’appartenir aux débuts ou à la fin de l’humanité »
Emil Cioran, De l’inconvénient d’être né
« Il en faut peu pour être heureux », nous enseigne ce sacré philosophe de Baloo dans Le Livre de la jungle version proto-Disney, et en poussant la chansonnette s’il vous plaît, sous les yeux ébaubis de ce pisse-froid ...
Continue Reading
La théorie et la pratique
Photo © Thierry Bellaiche
« Presque toutes les œuvres sont faites avec des éclairs d’imitation, avec des frissons appris et des extases pillées »
Emil Cioran, Syllogismes de l’amertume
C’était il y a longtemps…
Il était devant moi, plutôt amorphe en apparence, jeune pourtant, les yeux très clairs et vifs quand il se réveillait, une barbe en forme de ruine post-nucléaire, avec son gros bide poilu qui soulevait le bas ...
Continue Reading
Jipé (face et profil)
Photos © Thierry Bellaiche
Cliquez sur les flèches latérales pour voir le profil...
« Mon père avait pour mon genre d’intelligence un mépris suffisamment corrigé par la tendresse pour qu’au total, son sentiment sur tout ce que je faisais fût une indulgence aveugle »
Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs
« Car la question ne se pose plus entre un certain plaisir – devenu par l’usage, et peut-être par la ...
Continue Reading
Soleil noir
Le rêve de Jacob (1639), José de Ribera (1591-1652), Museo Nacional del Prado
À Didier Betmalle, compagnon invisible, ami cher et inconnu, si présent par ses mots…
« Je suis le ténébreux, — le veuf, — l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie. »
Gérard de Nerval, El Desdichado (1er quatrain)
...
Continue Reading
Jojo
Photo © Thierry Bellaiche
« Mort à jamais ? Qui peut le dire ? »
Marcel Proust, La prisonnière
Plus de nouvelles de Jojo depuis un moment… Je l’aimais bien moi, Georges, coiffeur de son état. Un fondu de rock, de pop, de country, il entreposait tous ses vinyles, VHS et autres reliques de concerts en tous genres, dans son salon de coiffure, ce qui tenait d’une sorte de génie : non seulement il n’avait plus besoin d’encom...
Continue Reading
Avenue des Amériques
Photo © Thierry Bellaiche
À Mathilde Bellaiche et Margot Hayat, mes grand-mères, tout là-haut, si proches…
J’ai discuté un bon moment avec cet homme, c’était à Manhattan, Avenue des Amériques, il y a quelques années. Hasard de mes déambulations. En quelques secondes, je l’ai aimé et il m’a aimé. C’est comme ça. Nous nous étions reconnus, avant même de prononcer le moindre mot. Le premier regard, le « flair », l’instinct, ...
Continue Reading
Palimpseste
Tour First, La Défense, nuit...
Photo © Epad La Défense
À tous les gardiens de la mémoire de leur propre terroir, qui vit dans le palimpseste multiple de leur cerveau…
"Qu’est-ce que le cerveau humain, sinon un palimpseste immense et naturel ? Mon cerveau est un palimpseste et le vôtre aussi, lecteur. Des couches innombrables d’idées, d’images, de sentiments sont tombées successivement sur votre cerveau, aussi doucement que la lumière. Il a ...
Continue Reading
Fenêtre
Photo © Thierry Bellaiche
Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait à côté de la fenêtre.
Charles Baudelaire, « Anywhere out of the world », Le Spleen de Paris
Fuir, là-bas fuir… La brise marine m’appelle, emportant déjà les vapeurs du steamer comme l’air vicié d’une chambre retient celles de ...
Continue Reading
Hors les murs
Photo © Thierry Bellaiche
Ainsi dans la forêt où mon esprit s’exile
Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor !
Je pense aux matelots oubliés dans une île,
Aux captifs, aux vaincus !... à bien d'autres encor !
Charles Baudelaire, Le cygne
L’eau avait tout absorbé et n’existait plus que par le reflet des arbres. Reflets sombres, reflets clairs, mais reflets toujours. Reflets noirs, reflets verts, mais ...
Continue Reading