Apocalypse
Photo © Thierry Bellaiche
Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai à boire gratuitement de la source de l’eau de la vie.
Jean, Apocalypse, 21, 6-7
Ça bouillonne, ça bouillonne, Alchimie, Proverbes !
J’ai trouvé la faille (sans l’avoir cherchée)… La faille s’élargit, se dilate, se fait caverne titanesque et obscure comme la matrice noire s’ouvrant, insondable, d’une femme géante dans un cauchemar aimé.
Ai-je pris des substances ? Je ne sais plus. J’ai su, sans doute. Non, c’est sûr. Je sais que j’ai su. Mais je ne sais plus. J’ai pris des substances dans ma vie, cela m’est arrivé, souvent, ou quelques fois (cela me revient en mémoire par éclairs vite dissipés), mais en ai-je pris récemment, très récemment ?
Rien ne ressemble plus à un hôpital qu’un autre hôpital.
Longs couloirs. Je viens d’y faire un voyage à l’horizontale, comme flottant dans les segments anguleux d’un labyrinthe. Lumière morne, jaunâtre, égale partout. Bandes colorées au sol, d’abord parallèles puis (après un certain parcours commun) divergentes, pour se « diriger » dans l’entrelacs des bifurcations de couloirs (la bonne blague ! j’aurais dû avoir ce « truc » au début de ma vie, j’en serais pas là aujourd’hui).
J’entrevois. Beaucoup de choses en même temps. Ma perception du moment (je veux dire précisément : ce qui se trame dans mon cerveau) m’évoque le défilement rapide des pages d’un livre, si rapide que je n’aurais pas le temps de lire chaque page. Je sais – car je vois en moi – simplement que les pages sont couvertes de caractères, de signes, qu’elles ont toutes des lignes serrées, des marges, en haut, en bas, des blancs et un « contenu », et que ce contenu est différent pour chaque page. Je ne peux, au mieux, que saisir quelques mots, quelques fragments, quelques éclats d’impression, aléatoirement, des glanures de phrases glissant sur ma rétine, et encore, pas pour toutes les pages. Le défilement est trop rapide. Mais ce n’est qu’une comparaison. Une évocation. Une analogie un peu scolaire. Et faite a posteriori, à vrai dire. Quelque chose comme un greffon d’image qui vient se poser ici, artificiellement, parce que j’écris après. Et pour tout dire, approximative et au total, bien éloignée de la réalité de l’expérience vécue. Des mondes se chevauchaient…
Le premier monde est celui de l’hôpital lui-même. Lieu. Espace. Le plus facile. Repère immédiat. Je suis quelque part, donc je suis. Je suis dans un parallélépipède dont – assez curieusement – je peux voir nettement toutes les faces (sauf une) : sol, plafond, parois parallèles. Je suis allongé ou plutôt mi-allongé, la tête légèrement relevée. Mon brancard est maintenant collé contre une paroi. L’un des côtés d’un long couloir désert. Un couloir si long que je n’en vois pas le bout ; c’est la face du parallélépipède que je ne distingue pas précisément. Du moins son extrémité « visible », point de fuite de ma perception visuelle, droit devant moi, me semble-t-elle fermée ou engloutie dans une zone d’ombre. Un « nuage noir » (c’est l’expression qui me vient à ce moment-là). Des bruits épars et comme enveloppés dans du coton me parviennent par saccades d’intensités sonores variables (des plus fortes aux plus estompées) ou, plus exactement peut-être, comme l’équivalent auditif d’un dégradé de couleurs, où le son irait progressivement du plus vif au plus délavé. Tintements aigus d’objets en verre (fait-on la vaisselle dans un réduit invisible ?) ou rauques ronflements atténués par la distance (des malades, au loin, touchés par la grâce du sommeil ?). Ces bruits s’échappent probablement des ouvertures ménagées à intervalles irréguliers tout au long des parois, et donnant (rien ne ressemble plus à un hôpital qu’un autre hôpital…) dans des chambres, dans des salles d’eau ou dans des bureaux d’infirmières.
Ai-je mal ? Je ne sais pas. Oui et non. Je suis curieusement indécis sur ce point qui en règle générale, ne fait pas l’objet d’une hésitation. Rien de plus sûr que la douleur – ou son absence. On sait. Un entre-deux peut-être ?, mais cette hypothèse mollassonne ne me convient guère. De deux choses l’une. Soit je n’ai pas mal parce que mon « mal » est indolore (possible, car il existe des problèmes de santé – et de très sérieux parfois – détachés, au moins pendant un temps, de douleurs physiques, problèmes silencieux en quelque sorte, ce qui les rend d’ailleurs d’autant plus dangereux, et pernicieux dans leur danger, car la douleur a l’avantage d’être un cri, une alerte efficace du mal à soigner), soit, à l’inverse, j’ai trop mal pour avoir mal, paradoxe hélas assez fréquent, par exemple dans certains cas de chocs anesthésiants dont les effets douloureux ne se feront sentir que lorsque les tissus, assommés par le choc, se « réveilleront ».
Mais bien sûr que si j’ai mal ! Connard ! Foutrement mal même. Comment était-il possible d’en douter ? Déni débile de la douleur ? Philosophie de comptoir avant le trou final ? Avoir ou ne pas avoir mal ?, telle est la question idiote du piler de bar… Stratégie d’autosuggestion pour ne pas ressentir ? Stratégie de mes fesses ! Naïveté d’écolier ! Ah, cette vieille manie d’ergoter sur tout… Bide. Bide. Bide. Je ne suis plus que mon bide. Estomac vrillé au fer rouge. À hurler. Mais je ne hurle pas. Pourquoi ? Je reste coi. Silencieux. Peinard. Prêt à tout. Suis-je déjà mort ? Je suis posé comme un cadavre dans un couloir d’hosto, et y’a personne. Ça c’est la réalité.
Alchimie, Proverbes ! Des mondes se chevauchent… C’est maintenant celui des mots. Deux, en l’espèce.
Pourquoi n’ai-je que ces deux seuls mots dans la tête, et aucun autre ? Alchimie, Proverbes, Alchimie, Proverbes, c’est quoi ce cirque ? ! Ai-je donc perdu tout le reste ? J’en suis rendu à deux malheureux mots qui se courent après autour d’une piste circulaire, me semble-t-il… Suis-je donc voué à cet absurde mouvement perpétuel ? Mais c’est mieux que ça, j’en viens à me dire au bout d’un moment… Ces mots sont des failles. Des failles qui se mettent à s’élargir, démesurément. Ou est-ce moi qui tombe dedans, comme Alice dans le terrier du lapin blanc ?
Puis vient le monde des images intérieures… Plus du tout l’hosto, ô mes bons amis… Le passé me submerge, sous la forme d’images précises, à l’exclusion de toute autre…
Je vois, je vois… oui, c’est ça, je vois un livre… Le Guide des Égarés… Oui, je vois cette couverture beige ornée d’un médaillon couleur rouille, représentant Maïmonide en médecin des pauvres… Un sacré pavé. Dans les 700 pages. Sans doute n’en fallait-il pas moins à l’avisé Maïmonide pour tenter de guider les égarés… Il a dû sentir – déjà en 1190 ! Qu’est-ce qu’il dirait aujourd’hui ! – qu’il y aurait un gros potentiel de gens intéressés, la « cible » est incommensurable ! C’est que le marché des égarés est gigantesque ! C’est qu’il y en a des « égarés », des bons gros paumés, des traîne-savates en veux-tu en voilà, des losers par myriades incompressibles, des loqueteux qui errent de par le monde sans savoir quoi foutre de leur peau ! Et qui auraient bien besoin d’un Guide ! Je le vois le mastard… Posé sur un guéridon Art déco. Ma table de chevet à l’époque… Mais quelle époque ? Pas récent en tout cas. Je devais être encore un petit morveux. Genre ado boutonneux égaré…
Simultanément ou presque, je vois deux autres livres. Je ne sais pas de quand est cette image, mais c’est plus tard, bien plus tard que l’autre, des années après, pas possible autrement. Collection blanche Gallimard. Le fameux liseré rouge sur fond écru. Les titres grillent dans mon cerveau en lettres de feu. Deux livres de Joyce côte à côte, oui, très précisément l’image s’impose, Ulysse et Finnegans Wake, et très précisément aussi, je me dis : j’ai eu peine à terminer le premier et je n’ai pas pu terminer le second. Pourquoi, dans ce lieu-là (sorte de couloir de la mort…), dans ces circonstances-là, à ce moment-là, ces deux livres-là, et cette pensée-là, avec ces mots-là ? Qu’est-ce que cela peut bien vouloir me « dire » ? Je vais donc finir comme ça, avec cette image-là ? Avec ce constat ridiculement anecdotique, d’un livre à la lecture finie et l’autre non ? Qu’est-ce que ça vient foutre au dernier moment ? Pour ma dernière heure ? (car vraiment, je pouvais penser que c’était le cas…).
Chiotte de merde, y’a un médecin dans cette taule ? ! Une infirmière ? Une aide-soignante ? Un brancardier ? Une sage-femme ? Une hôtesse d’accueil ? Une femme de ménage ? Un agonisant paumé dans le coin ? Un vieux baveux tremblotant sorti de sa piaule ? N’importe qui ! Quelqu’un merde ! Un rebouteux ! Un marabout ! Un thaumaturge ! Un nécromant ! Un bon charlatan ferait l’affaire mais quelqu’un ! Je vais y rester je sens… Mon ventre est une cible pour lanceur de couteaux, et ça pleut des lames là-dedans ! Une call-girl de derrière les fagots, un porte-avion en porte-jarretelles, ouais ! C’est ça qu’il me faut ! Un ange de chair avec des nibards énormes, perché sur talons aiguilles, une bouche à avaler un oléoduc, pour m’accompagner jusqu’au bout, jusqu’au moment de passer ! La tête plantée entre deux nichons colossaux, et au revoir, et merci ! Ah, le paradis avant le rien ! L’étouffement miraculeux in extremis ! Merci la vie pour cette glissade à la der des ders vers le néant ! Que dis-je, la délivrance ! J’ai toujours rêvé de finir comme ça, beaucoup mieux que la dernière « grande pensée » ou le bon mot ultime, beaucoup mieux que des adieux larmoyants, beaucoup mieux que toutes les têtes compatissantes possibles et imaginables (déjà presque des têtes d’enterrement !), beaucoup mieux qu’une vieillesse heureuse de patriarche à la con, beaucoup mieux que la sortie de scène sous les hourras de l’acteur content de lui-même, beaucoup mieux que la gloire parmi les hommes qui n’est qu’un nuage voué à la dissipation, beaucoup mieux que la littérature (cette chienne moribonde !), beaucoup mieux que les derniers et re-derniers sacrements, beaucoup mieux que n’importe quelle absolution, enfin mille fois mieux que tout ! Une dernière bonne vieille grosse vicelarde ! Et tchao la compagnie !
Faute d’humains dans le secteur, ces images, donc. D’un seul coup, j’ai l’impression que tout se remet en place. Comme le sens de hiéroglyphes enfin révélé… Le cerveau est un engin prodigieux (même quand ça marche moyen, c’est dire)… Ma vie à la noix va donc se finir sur la résolution d’un rébus ! J’agonise sur un foutu brancard dans un couloir d’hôpital d’après l’Apocalypse, le ventre en charpie, dans un monde totalement déserté, et je reçois comme un message… Alors voilà… Je dois avoir six ou sept ans. Le dimanche, par injonction parentale non négociable, c’est l’étude du Talmud à l’école privée Maïmonide de Boulogne-Billancourt. Je suis un sacré petit connard de réfractaire à ce cours du dimanche. Comme si la semaine à l’école « de tout le monde » ne suffisait pas ! Faut en plus se farcir l’école spéciale et dominicale des petits élus coupés ! J’y vais toujours en traînant les pieds et en tirant la gueule. J’ai envie de roupiller, moi, le dimanche matin. Un jour – j’ai beau me tordre comme un damné sur mon brancard, l’image est très nette dans ma tête –, en arrivant de bonne heure au cours avec mon frangin, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai refusé d’entrer dans la salle de classe. Catégoriquement. Une vraie mule plantée sur ses quatre fers. Impossible à bouger. Je suis devant l’encadrement de la porte ouverte, toutes les petites ouailles morveuses sont déjà installées dans la salle, sagement, chacune son petit pupitre. Tous les regards sont retournés vers moi, dans un silence de mort. Mais moi, je n’entrerai pas. J’ai décidé. Après les tentatives d’approche diplomatique de mon frère aîné puis du bon petit rabbin-enseignant à barbiche, face à mon indéboulonnable fixité, on fait appeler le dirlo. C’est quoi ce bordel ? Pourquoi tu veux pas entrer dans la salle comme tout le monde ? Je reste fixe, boudeur. Muré dans le silence. Inébranlable. Finalement (les images elles aussi se chevauchent), un homme (je ne me souviens pas si c’est le dirlo ou quelqu’un d’autre, mais il devait me paraître géant) m’empoigne par derrière et me soulève comme un sac de patates pour me faire entrer dans la classe. Je balance mes petites baguettes de jambes en avant, et je plaque mes pieds contre les montants de la porte. Blocage efficace de l’introduction de mon corps chétif dans la salle. Mon porteur zélé y arrivera pourtant, et je serai dûment installé à mon pupitre. Dieu me pardonne, je suis un égaré… Plus tard, j’ai su que le grand Maïmonide, qui avait donné son nom à ce cours dominical honni, avait écrit pour moi… L’égaré des égarés… Et son Guide ne m’a plus quitté, sans pour autant que je cesse d’être un égaré. À quoi donc sert un livre, même le plus grand ? Tout comme je me rendrai compte, plus tard encore, rencontrant une sorte de frère d’infortune dans le livre de Joyce, que moi aussi je passais ma vie (à rebours, en quelque sorte) à tenter de rejoindre une improbable Ithaque, traversant l’inépuisable renouvellement des obstacles, des retardements, des mésaventures, du temps perdu, mais lieu inatteignable finalement, dans le monde comme en soi-même, ou alors atteint trop tard, ce qui est peut-être pire que pas du tout… Et Leopold Bloom, ce vieux pote pourtant, plein de « philosophie » à sa manière drolatique de rester en dehors de tout, y compris de lui-même, ne m’a guère plus éclairé que l’austère pédagogue de Cordoue. Et peut-être ai-je fini par accepter que mon existence, tout comme ma lecture de Finnegans Wake, resterait comme une sorte de livre inachevé et en fin de compte, totalement ésotérique à mes propres yeux… L’Alchimie aura conservé ses secrets, et les Proverbes, d’une clarté aveuglante pourtant, joyau du canon biblique révéré par Maïmonide, ne m’auront pas amené à me réformer…
Voilà, dans un invraisemblable maelstrom intérieur, abandonné dans un couloir lui-même abandonné, ce que me disait – comme si mon ventre douloureux lui-même pouvait parler et produire des images – le seuil pressenti de la mort…
Mais je mens, je mens, ou plutôt je n’y arrive pas, je mens par incompétence, je travestis la réalité par la limite honteuse de ma faculté d’expression, je schématise, je décomplique, je recompose paresseusement, je classe, j’ordonne, j’expose en rang d’oignons et finalement j’abêtis ce qui ne l’est pas et ne peut pas l’être par sa réalité même (trop changeante, trop profuse, trop jaillissante, trop imprévisible, trop sauvage), et je me livre à cette trahison par facilité, par impéritie, par inconséquence, et parce que l’effort « surhumain » est un mythe, ce qui n’est pas un mythe en revanche, ce qui n’est pas un mythe parce que cela existe (a existé tout au moins), c’est la surhumanité elle-même lorsqu’elle se manifeste – très rarement, faut-il le préciser ? – chez un être humain (exemples au hasard : Moïse Maïmonide et James Joyce) car non, ce n’est pas ça en « réalité », ce n’est pas ce que j’en ai balbutié, ânonné, areu-areuté, dégluti comme un ignoble gros bébé, en réalité (celle des perceptions, flux incessant de vastes microcosmes en cascade, en girie, en volte-face, en faux-semblants pleins de vie réelle quoique éphémère, ignorés de nous-mêmes la plupart du temps, microcosmes trop vrais, trop prolongés d’ondes indéfiniment renouvelées, trop imaginatifs pour notre débile intelligence), en réalité dis-je, tout est mélangé, inextricable, anarchique, embrouillamineux, parallèle et perpendiculaire en même temps (mais oui ! c’est ainsi, c’est possible dans les perceptions suraigües). Alchimie, Proverbes, égarés, Maïmonide, pas de guide, Bloom, Joyce, livre, mal, ventre, couloir, brancard, hôpital, désert, grosse pute, inachèvement, têtu, refus, Boulogne-Billancourt, Art déco, guéridon, directeur sévère, mal, mal, mal, personne, seul, enfance, mort… Oui, tout ça se mélangeait foutrement inextricablement prolifération plein pot sur le moment, et faudrait pouvoir le dire comme c’était, comme ça s’exprimait involontairement, comme ça sortait tout seul, vu que j’étais pas vraiment en état de « réfléchir », et que tout venait à la va comme je te pousse, et qu’au final, la montagne des sensations, des images, des « pensées », des ressouvenirs, des désirs, des vœux ultimes, et des mots, accouche d’une petite souris d’expression bien rangée bien classée bien peignée bien éloignée de la puissance vitale produite par la vie même en nous tout le temps… Or l’écriture, même après l’expérience (comment faire autrement de toute façon ? J’allais quand même pas écrire en me tordant de douleur sur mon brancard !), « à tête reposée » comme on dit mais c’est justement tout le problème ce « repos de la tête », la tête doit être tout sauf « reposée », l’écriture donc devrait toujours être l’expression même de la vie telle qu’elle jaillit dans son désordre phénoménal et son imprévisibilité permanente, et non son assagissement et sa simplification dans le « repos de la tête », autre façon de qualifier (et de justifier, ce qui est bien pire) l’incapacité à atteindre l’Alpha et l’Omega de la recréation des choses par l’écriture…
En fin de compte, on est venu me chercher. Tournée des grands ducs dans tous les services de l’hosto. Vingt-cinq heures d’examens en tout. Résultat des courses, prononcé par l’un des médecins : quatre ulcères. « Deux gros et deux petits » (petit rire dudit médecin). Ulcères « invasifs », aucune douleur préliminaire et « avertissante ». Ça m’est tombé dessus d’un seul coup, alors même que le mal frayait son chemin depuis pas mal de temps. Traitement classique, le fameux pansement gastro-intestinal. Efficace. En sortant de l’hosto, bourré de morphine, et songeant peut-être à « l’horreur du couloir désert », je me suis dit que je crèverais volontiers seul – plutôt qu’en la compagnie pourtant fort tentante d’une vaillante et somptueuse créature – dans un paysage de rêve, allongé sur la plage d’une crique isolée, sous le soleil, au pied d’une grande falaise protectrice, et avec un peu de bol, finalement emporté par l’océan.